3ème jours en Corse
L’ornithologie, tout un programme…
LES ENJEUX DE LA FAUNE EN CORSE :
Nous avons commencé la journée par l’intervention de M. Jean François Seguin, qui travaille au service du patrimoine naturel régional à ne pas confondre avec le parc naturel national :
– Le parc naturel régional est géré par les communes
– Le parc naturel national est géré par l’Etat
Dans ce parc, M. Seguin est spécialisé dans l’étude des oiseaux.
Dans le parc, différents objectifs sont fixés :
– La protection de l’environnement.
– L’information au public et la sensibilisation.
– Le développement économique et social.
Nous avons ensuite parlé des différentes espèces dans leur milieu.
Le balbuzard pêcheur : Cette espèce a disparu de la Sardaigne dans les années 1960/70. Un programme a été réalisé pour les inciter à revenir sur l’île en construisant des nids adaptés aux besoins de l’espèce. La reproduction de cette espèce se fait au printemps. Elle se nourrit exclusivement de poisson.
Goéland d’audouin : Niche sur la base militaire d’ Ajaccio, ce qui lui permet d’être tranquille car il n’y a pas beaucoup de monde qui va là-bas.
Le Milan Royal : Il mesure environ 1.50 mètre d’envergure, Cette espèce compte environ 250 couples sur l’île de la Corse et de la Sardaigne. Il est charognard et prédateur, il niche dans les arbres.
L’autour des palombes : Il se nourrit principalement de Geai des chênes sur l’île de la Corse alors que sur le continent sa nourriture principale est le pigeon. Il niche dans les arbres, on compte un peu moins de 100 couples sur le territoire.
Cerf endémique de Corse : il a disparu de la Corse en 1960. Il restait des individus en Sardaigne, ce qui a permis de les élever en enclos pour les réintroduire en Corse petit à petit dans les années 1990. Aujourd’hui il y a environ 1000 animaux présents sur l’île.
La sitelle corse : c’est une espèce endémique à la Corse, elle mesure 12cm et se niche dans le pin laricio de Corse où elle se nourrit de graines.
Aigle Royal : Il mesure environ 2.30m d’envergure. C’est un super prédateur qui peut se nourrir de marcassin, de renard, de couleuvre mais il peut aussi être charognard s’il repère une carcasse.
Gypaètes barbus : Il a une envergure de 2.80m. Malgré sa grande envergure il n’est pas prédateur mais charognard ; sa nourriture est composée de 70% à 80% d’os. Il est capable de manger des os de la taille d’un avant-bras humain en une seule bouchée. Quand les os trouvés sont trop gros, il va les casser sur les zones de cassage qu’il a soigneusement trouvées lui-même (Ex : dalle rocheuse). Il est au bout de la chaine alimentaire. Le manque de nourriture dans les milieux engendre une baisse de la population car en 2008 nous pouvions observer 10 couples alors qu’aujourd’hui il n’en reste plus que 5 sur l’île. Cependant un couple a été lâché en 2016 par l’homme et est muni d’un émetteur. Cet oiseau a disparu de la Sardaigne dans les années 1960/70.
L’importance du pin laricio pour les formes endémiques.
Les relations entre la sitelle de Corse et le pin laricio. Dans le monde on retrouve 27 espèces de sitelles dont 7 menacées.
La sitelle chinoise est très proche génétiquement de la sitelle corse, son nom scientifique est Sitta Whiteheadi et son nom corse est pichjarina.
Elle habite exclusivement dans les pins laricio, soit moins de 5% de la superficie de la Corse.
Elle dépend du pin laricio ; si celui-ci vient à disparaitre, alors elle disparaitra aussi puisqu’elle niche dedans et se nourrit de ses graines. Elle est plus présente dans les vieux peuplements puisqu’ils produisent plus de nourriture. Les principales menaces sont les incendies : après un incendie la sitelle supporte jusqu’à 60% de défoliation des pins. Elle est restée longtemps mal connue du monde scientifique, c’est une des dernières espèces d’oiseaux découvertes en Europe. Elle a été découverte en mai 1983 par John Whiteheadi.
Son habitat optimal est constitué d’une futaie composée à plus de 50% de pin laricio dans la strate dominante d’une surface d’au moins 3 ha d’un seul tenant.
Après cette intervention, nous sommes allés à Asco pour observer des oiseaux et des mouflons ; nous avons réussi à voir un gypaète barbus, un aigle royal et des milans royaux. Ensuite nous sommes allés voir un peu plus haut pour espérer voir des mouflons et la sitelle mais nous ne les avons pas vus donc nous sommes repartis à Vizzavona.
La journée s’est très bien passée et était très intéressante.
Merci à M. Seguin et à Cécile