Chênes et châtaigniers
Au cours de cette journée, nous sommes allés visiter une parcelle de chêne liège (Quercus suber) et chêne vert (Quercus ilex).
Sur cette parcelle, Mr. SISCO nous attendait pour nous présenter le chêne liège et le chêne vert avec leurs caractéristiques et leurs utilités dans la filière.
Mr. SISCO est ingénieur à l’ODARC (Office de Développement Agricole et Rurale de Corse).
Le chêne liège :
Morphologie :
Cette essence peut atteindre 10 à 20m de hauteur, la durée de vie de la feuille est d’un peu plus d’un an. L’écorce, qui est appelé le liège, est épaisse et crevassée. Sa durée de vie est de 250 ans en moyenne mais il peut atteindre exceptionnellement 500 ans. S’il est exploité sa durée de vie est réduite entre 150 et 200 ans. Il peut atteindre 1.50 à 2 mètre de diamètre.
Ecologie :
C’est une essence adaptée au climat méditerranéen qu’on retrouve en Corse jusqu’à 700 mètre d’altitude. C’est une essence de pleine lumière (héliophile), il craint le froid (thermophile). Cette essence s’adapte à tout type de sol sauf le calcaire et craint l’hydromorphie (Sol gorgés d’eau). Sur une parcelle de chêne liège le sous-bois et en générale propre et la densité est faible.
L’utilisation :
Il est utilisé pour la production de liège, en bouchons ou en granulats. Il est principalement transformé au Portugal et en Sardaigne.
Le liège :
Le liège est un tissu produit par une assise génératrice de cellule appelé « mère du liège ». Il ne faut pas l’abîmer quand on prélève le liège car sinon la production sera mauvaise à la prochaine levé car l’arbre risque d’être endommager.
– Un liège qui n’a jamais été récolté et dénommé liège mâle (étage supérieure)
– Le liège qui a déjà été récolté sont des lièges femelles (étage inférieure).
Le liège est toujours prélevé sur des lièges femelles qui sont de meilleure qualité.
Sur un chêne liège la première levée dénommé « démasclage » peut s’effectuer lorsque le tronc a atteint 25cm de diamètre, 9 à 12 ans après la première levée. Une seconde est effectué mais le liège est encore trop fendillé et donc n’est pas encore prêt pour la fabrique de bouchons.
C’est à la troisième levée, 7 à 12 ans après la seconde, que le liège est prêt pour les bouchons. Plus la croissance du liège est lente plus il sera de meilleure qualité.
Le parasite du chêne liège :
Le Xylophage : Platype / Platypus cylindrus, Mortel pour l’arbre
Détections : L’arbre est dépérissant. Présence de petits trous correspondant à l’envol de l’insecte.
Champignons : chancre du chêne liège / Hypoxylon mediterraneum, Mortel pour l’arbre
Détections : L’arbre est dépérissant. Le liège se fend sur une grande longueur le long de cette déchirure et laisse apparaître un champignon noir.
Le chêne vert :
Le Chêne vert est une espèce emblématique du midi méditerranéen français et de la Corse.
C’est un arbre de 5 à 20 mètres de haut. Son feuillage est persistant, il se renouvelle tous les trois ans. Il a une longévité de 200 à 2 000 ans.
Il y a une cinquantaine d’années, celui-ci était utilisé pour faire du charbons, aujourd’hui il est utilisé pour le bois de chauffage. Dans la campagne, il est vendu 80€ le stère coupé, livrés. Sur Ajaccio, il est vendu à 120 à 130 euros le stère.
Après cette matinée sur la parcelle. Cécile nous a emmené sur un colle où les milieux sont propices à la sitelle de corse car il y avait un peuplement mature de pins laricio de corse. Nous en n’avons profité pour pique-niquer. Après ce repas nous avons pu observer la sitelle de corse qui est venue quand on l’a appelé. Ce qui nous a permis de prendre de belle photo assez proche.
La castanéiculture
La Castanéiculture est la culture de la châtaigne reconnue par les agriculteurs et non par les forestiers.
Sur l’île de corse, les châtaigniers sont présents depuis toujours, des experts ont retrouvé du pollen de châtaigner qui date de -7000 ans. Ce sont les génois qui ont aidé à favoriser le châtaignier sur l’île de corse en obligeant les habitants à planter 5 espèces d’arbre différent chez eux :
– Vigne
– Murier
– Olivier
– Figuier
– Châtaigner
Si l’habitant refusait de le faire, il y avait tout d’abord une peine de prison et ensuite sur une galère.
La châtaigne a longtemps servi de nourriture de remplacement dans les temps difficiles, dans plusieurs régions du Massif central, de l’Ardèche, du massif des Maures ou de la montagne Corse.
La seconde guerre mondiale a causé la perte de ce métier, beaucoup d’hommes partis au front, ne sont pas revenu et n’ont donc pas pu transmettre leur savoir faire.
De plus, des parasites sont venus depuis l’Asie comme le Sinipse qui peut parcourir jusqu’à 30 kilomètre par ans. A cause de ce parasite, les récoltes de ses dernières années ont connu une chute de 80% du chiffre habituelle.
Ce parasite créé une capsule sur les bourgeons ou elle produit ses œufs. Un moyen de lutte a été réalisé contre ce parasite. Les chercheurs de l’INRA de Bordeaux ont trouvé un moyen de lutte. En effet, ils ont remarqué qu’en Italie les Thorimus, qui sont des petits insectes, se servent de la capsule des sinipses pour faire leurs œufs qui se nourriront des sinipses.
Ils ont donc introduit des thorimus sur l’île de corse qui sont entrain de rétablir l’équilibre en s’adaptant au climat. Les premières années, sur 1000 capsules de snipse, on trouvait 400 Thorimus alors que maintenant sur 1000 capsules on trouve 2000 Thorimus. Ce qui est très encourageant pour la suite.
Il faut savoir que le Thorimus ne pourra jamais éradiquer complètement les sinipses, mais elle permettra de faire des récoltes normale sur les châtaignerais.
Castanéiculteur est une métier difficile car quand il faut faire sécher les châtaignes dans le four, il faut dormir sur place pour pas que le feu s’éteigne et que les châtaigne reprennent l’humidité, ce qui allongerait le travail. Ils peuvent mettre une épaisseur de 50cm de châtaignes dans le four. Une fois la châtaigne séchée, elle perd 70% de son poids.
Après cette visite, nous sommes rentrés au gîte en passant voir un peuplement en traitement irrégulier avec trois essences différentes : Hêtre, Sapin et le Pin Laricio.